SKILLS-ALLIANCE

Le métier de Manager de Transition se développe en France. On voit apparaître des offres de formations certifiantes de la part d’associations, d’organismes ou d’écoles. Le coût et la qualité de ces formations sont très variés.

Comment faire le tri ? Est-ce utile ? Quels avantages pour le Manager de Transition et l’entreprise cliente ? Quels sont les programmes disponibles sur le marché et quels sont les pièges à éviter ?

Synthèse des débats :

"La certification du manager de transition est une certification de personnes. Une bonne certification de personnes passe par l’évaluation de la connaissance mais aussi du savoir-faire et du savoir-être, par l’indépendance de l’évaluateur, et par un consensus autour de l’utilité de la certification par la profession. La certification doit contribuer à définir ce qu’est (et ce que n’est pas) un manager de transition, à intensifier la communication sur ce métier et à protéger la profession contre les amateurs et les arnaqueurs. Fédérant les acteurs du secteur, la certification permettra en outre de mieux profiter de la croissance attendue du secteur.

La certification des personnes relève de la norme européenne 17024. Cette norme définit les
exigences à l’égard des organismes de certification qui mettent en oeuvre des dispositifs particuliers de certification des personnes. Ce référentiel précise les exigences concernant la structure organisationnelle, la conception et le fonctionnement du dispositif de certification, son mode de management, les enregistrements à effectuer, les exigences en matière de confidentialité et de compétence des évaluateurs.

La certification de personnes peut couvrir essentiellement trois domaines : la connaissance, le savoir-faire, et le savoir-être. Elle peut s’entendre de façon plus restrictive comme la validation de connaissances via un diplôme. Elle peut aussi résulter d’un cycle de formation. L’évaluation du savoir-faire et plus encore celle du savoir-être sont difficiles. Elles sont souvent réalisées par le biais de mise en situation et d’analyse du retour de clients. Pour qu’une certification de personnes soit valide, il faut qu’elle soit prononcée par une personne indépendante du formateur.

En Allemagne et en Hollande, l’accent est mis, en termes de certification des personnes, sur la validation des compétences alors que la France se réfère plutôt aux connaissances via les diplômes. Pour l’instant, les pouvoirs publics français n’ont pas imposé un dispositif de certification pour les Managers de Transition. Il n’y a pas nécessairement urgence, car il faut un consensus. La mise en place d’une certification n’est en effet utile que si elle est supportée par l’ensemble des acteurs importants d’une profession. Ainsi, l’introduction récente d’une certification dans le domaine du coaching n’a pas encore eu l’effet positif escompté par manque de soutien des coachs eux-mêmes.

L’application de ces principes de certification au cas particulier du manager de
transition suppose de travailler sur le processus de certification depuis le dossier de demande de certification via la délivrance du certificat et jusqu'à son renouvellement. Il faut spécifier notamment :
- les pré requis pour exercer le métier de manager de transition : niveau de formation, nombre d’années
d’expérience, signature d’un code de déontologie…
- le système d’évaluation du manager
- le dispositif de maintien des compétences
- les conditions du renouvellement de la certification

Le management de transition est un vrai métier. Il regroupe des experts surdimensionnés qui interviennent ponctuellement dans l’entreprise pour l’aider à résoudre un problème. Les domaines couverts par plus de 3000 missions recensées en France par an concernent principalement les directions générale, financière, et des ressources humaines. En tant qu’expert, le manager de transition doit disposer des connaissances, compétences et expériences adaptées pour réaliser une mission opérationnelle dans un temps limité et dans un contexte difficile. L’absence de lien hiérarchique avec le client assure l’indépendance de l’approche et différencie clairement le management de transition de l’intérim.
Le profil de manager de transition se caractérise par une très grande diversité. Les missions peuvent être obtenues via un cabinet spécialisé, un groupement professionnel voire à titre individuel. L’ensemble de ces approches était bien représenté à la table ronde. Le débat a montré que les différents acteurs du marché (cabinets spécialisés dans le management de transition, syndicats, associations et réseaux professionnels de managers…) continuent à progresser dans la mise en place de référentiel et standards professionnels et de dispositifs d’évaluation.

L’Université Paris-Dauphine a mis en place, en partenariat avec le Syndicat National du Management de Transition (SNMDT), un cursus de formation certifiant de 12 jours afin d’aider les managers de transition dans leur reconnaissance et leur professionnalisation. La première session qui est en cours actuellement est suivie par une quinzaine d’hommes et de femmes. L’Association Francaise du Management de Transition (AFMDT) travaille quant à elle à la labellisation des cabinets de mangement de transition. L ‘AFMDT et le SNMDT oeuvrent de concert à la définition d’un cadre juridique précis dans lequel pourra évoluer le manager de transition en France.

L’appartenance du manager de transition à un réseau professionnel (comme SKILLS-ALLIANCE) est un plus qui permet de développer en commun et partager :
- des standards métier et méthodologies
- des processus d’évaluation, de qualité, de certification
- des actions d’appui du manager de transition en cours de mission et dans les phases d’inter contrat
- des actions de prospection et de communication communes

La réussite de la mission peut être ainsi le résultat d’un travail d’équipe mobilisant plusieurs compétences. C’est l’interaction du manager de transition avec son environnement qui fait la différence et va provoquer le changement.

Le marché du management de transition est en croissance en France, mais il n’en est pas au même stade de développement qu’aux Pays-Bas (où il est né), au Royaume Uni ou en Allemagne. Il est estimé en France à 250 -300 millions € alors que ce marché est évalué à 1,2 ou 1,3 milliards € au Royaume Uni et en Allemagne.

Le développement du management de transition est une solution pour améliorer l’emploi des seniors. Les perspectives de croissance de l’activité montrent l’intérêt d’une mobilisation des acteurs du marché pour définir un référentiel professionnel commun et trouver un accord sur les processus de certification."

La position de SKILLS-ALLIANCE sur la certification du Manager de Transition :

On ne peut pas parler de certification dans un secteur qui n'est pas encore structuré.

Nous avons de forts doutes sur la possibilité de certifier le "savoir être" du Manager qui est prépondérant dans la réussite des missions et très variable suivant les missions.

Les membres de SKILLS-ALLIANCE ont réalisé à eux 7 une quarantaine de missions de Management de Transition sans avoir jamais eu une demande de présentation d'un certificat de Manager de Transition.