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Transformation digitale : suis je concerné ?

Transformation

par jean-jacques.durante at skills-alliance.fr

Le constat : « Digitalisation » est le mot qui fait le « buzz », les grands groupes recrutent des “CDO” (Chief Digital Officer), et l’avenir le plus funeste est prédit aux entreprises qui n’auront pas opéré leur transformation dans les toutes prochaines années….

Le chef d’Entreprise peut légitimement se poser les questions stratégiques suivantes :

-  en quoi suis je concerné ?

  • - Que faut-il entreprendre face à ce déluge de « nouvelles technologies »
  • - et dans quel but ? 

Dès lors, qu’est ce qui fait qu’aujourd’hui, on devrait se « transformer » par la Digitalisation ?

La digitalisation n’aurait elle pas commencé avec les « abaques » grecques,  le boulier chinois (13e siecle), la machine à calcul de Pascal (1645, à voir au musée des Arts & Métiers) ?

Plus près de nous, l’apparition des premiers ordinateurs, puis des PC (80’s), et de l’internet (90’s) ont permis la digitalisation des entreprises avec les ERP, puis les applicatifs SAAS (Software as a service) reliant les entreprises avec leurs clients et fournisseurs..

Ce qui est nouveau, c’est la puissance décuplée des technologies qui aboutit maintenant à l’apparition d’innovations « en rupture » avec l’existant.

Les retombées se font potentiellement dans tous les secteurs d’activité et conduisent à une transformation fondamentale des processus voire du business model même.

Quels sont donc ces facteurs « disruptifs » qui mettent aujourd’hui la Digitalisation au premier rang de la transformation des Entreprises ?

Sans qu’il ne soit question de s’embarquer dans un inventaire complet, technique et multisectoriel, on peut néanmoins citer quelques principaux « facteurs disruptifs » concernant la digitalisation dans l’industrie :

  1. la généralisation de l’internet et du haut débit, permettant la simultanéité des échanges à travers les applications mobiles, le déplacement et le partage des données dans le « cloud ».
  2. le « big data » : augmentation sans limite de la capacité de collecte & traitement des données.
  3. « l’internet des objets » : capacité à connecter les objets entre eux, avec une facilité accrue.
  4. Les « COBO » : le robot « collaboratif » qui cohabite avec les opérateurs sur la chaîne d’assemblage et que l’on programme intuitivement.
  5. le bond de la technologie de l’impression 3D, repoussant les limites de faisabilité, plastiques ou métal, et de rentabilité économique, en passant d’un concept de prototypage à une capacité de production industrielle flexible,
  6. une maturité grandissante de l’intelligence artificielle, ou intelligence augmentée, de nature à repenser la valeur ajoutée de l’intervenant humain,

A cet éventail de possibilités s’ajoute un phénomène nouveau : la plupart d’entre nous, et donc nos collaborateurs, fournisseurs et clients, ont en poche un smartphone qui embarque dorénavant la plupart de ces technologies, rendant leur usage familier et intuitif : on demande à Siri d’envoyer un mail, on nourrit le big data de nos fournisseurs après chaque achat en boutique , qui nous envoient en retour des propositions toujours plus ciblées sur nos goûts et nos habitudes, sans parler des conseils de santé sur la base de notre activité physique, et cette liste sans fin s’allonge et se perfectionne de jour en jour…

Il en résulte une prise de conscience plus flagrante des anachronismes des processus au sein de notre entreprise : l’absence de données utiles, ou la ressaisie de données (clients ou fournisseurs) dans notre système d’information…

Comment aborder la transformation digitale, du point de vue de l’Entreprise ?

En partant des besoins stratégiques de l’Entreprise, un Dirigeant devrait évaluer l’intérêt d’une transformation digitale en considérant 3 axes stratégiques de transformation :

  • La relation Clients
  • Les Processus et l’organisation de l’entreprise, pris au sens large et intégrant les facteurs humains.
  • Le « business model » de son éco système.

Cette approche doit répondre aux questions suivantes, pour chaque axe de transforation exploré :

  • Quels sont les défis stratégiques que l’Entreprise doit relever pour assurer sa croissance dans son marché face à une concurrence internationale ?
  • Quels sont les impacts attendus, en terme d’opportunités ?

Cette question doit appeler des réponses concrètes en terme de développement, de part de marchés, de profitabilité, mais aussi d’évolution du marché lui-même.

Bon nombre d’entreprises ayant une offre « produit » évoluent sur une offre de service (celui attaché au produit lui même).

Au-delà, une recomposition du paysage économique de l’entreprise peut se dessiner, et les lignes traditionnelles séparant fournisseurs et Clients sont amenées à bouger.

  • Quels sont les menaces ?

En principe, les menaces viendront de la concurrence (qui entame elle aussi une transformation digitale…), mais pas seulement. La relation Client et même le business model sont suceptibles d’évoluer et se transformer, rendant les positionnements initiaux obsolètes :

  • Un exemple simple : les fabricants d’imprimantes sont devenus des fournisseurs de consommables et de services attachés
  • Un exemple naissant : l’apparition des « fab lab », qui proposent la fabrication de pièces de petites séries issues d’un parc de machines de fabrication additive. Ce faisant, elles externalisent la part de développement et de prototypage de leurs clients. 

Au final, chacun comprend qu’une véritable réflexion stratégique incombe au Dirigeant, avec au préalable une évaluation rigoureuse de l’état et l’évolution de son marché : les besoins du client, l’analyse de la concurrence, directe comme indirecte.

A cela doit se coupler une étude approfondie, de la part de ses équipes techniques, des différentes technologies digitales en présence : l’état de l’art ainsi que l’évolution prévisible des capacités dans les quelques années à venir. La multitude des technologies concernées est tempérée par leur facilité d’expérimentation, comme de leur mutualisation possible avec les différents partenaires de son environnement.